Au soir de l’existence, il est dur le constat
D’avoir quasiment tout échoué dans ses actes.
Cela fait que toujours je mène le combat
Pour garder ouvert mon cœur qui tant se rétracte
Au moindre embarras que lui fait l’adversité.
Je sais, il n’est pas là cet homme de ma vie,
Ni le juste produit du plaisir fait Enfant.
Mais qu’importe après tout, ma pauvre et vieille amie,
Si le monde remplace à lui seul un amant,
Si le vent du bonheur souffle et frémit ta plume.
Face à l'éternité
vivante de la mer,
Sous un ciel gris de plomb,
Bateau à l'horizon,
Un long parcours de pas,
sur la plage, se perd.
Des pas qui se côtoient,
Mais dont jamais les pieds
ne se sont rencontrés.
De tous âges, des pas
De toutes les pointures,
lointains, entremêlés.
Je vous verrai toujours là-bas sous cet auvent,
Fauteuil roulant freiné, lisant un magazine
Ou d’ardus dossiers au sujet de quelque usine ;
Vous travailliez toujours en ce pays au vent.
J’aurais bien voulu vous connaître, cependant,
En un temps ancien et sans le mal qui vous mine,
Aux membres marchant droit, sans que la médecine
N’ait fait, à l’hôpital, de vous un résident.
Comme la ramille qui se détache d’un arbre et virevolte avant de cogner le sol ;
Comme les nuages fuyant sans pleuvoir pour plus loin se déchirer ;
Comme le ramier parisien qui agonise à l’abri d’un banc, sous le regard absent des piétons ;
Les sentiments s’épuisent jusqu’à, un jour non voulu, disparaître.Amar, aún amar,
Aunque viva siempre sola,
Sin hombre, sin mirar,
Sin palabras de otra boca.
Aún buscar cualquier cosa
Que me pudiera aliviar
El quedarme triste sombra
Tal fantasma barco al mar,
Y sentirme pobre rosa
Que no miran al pasar.
Aimer, encore aimer,
Bien que je vive toujours seule,
Sans homme, sans regard,
Sans mots d’une autre bouche.
Encore chercher n’importe quoi
Qui puisse me soulager
De rester une ombre triste,
Comme un bateau fantôme à la dérive,
Et me sentir une pauvre rose
Que l’on ne regarde en passant.